La plupart des utilisateurs contemporains de PCs voient un plus grand intérêt aux interfaces graphiques qu'aux interfaces de type console. Par contre, plusieurs autres, des vétérans comme je le suis pour la plupart, adorent la rapidité et surtout le niveau beaucoup plus élevé d'activité de l'utilisateur d'une interface textuelle comme celle de MS-DOS ou celle de Linux.
Si les commandes de DOS étaient plaisantes, celles de Linux le sont encore plus pour une principale raison: l'utilisation de la touche Tab! En effet, dans le "shell" de DOS, qui est COMMAND.COM, pour faire une opération sur un fichier, le copier par exemple, il faut taper son nom au complet ou utiliser des "wildcards" (le "wildcard" est représenté par le symbole * autant en DOS qu'en Linux). Avec les "shells" disponibles sur n'importe quelle machine de type UNIX/BSD/Linux, dont le "bash" qui est le "shell" par défaut de presque toutes les distributions Linux dont Red Hat, vous pouvez en toute occasion appuyer sur la touche Tab et le "shell" va compléter votre expression. Par exemple, si vous êtes dans un répertoire où il n'y a qu'un fichier qui commence par la lettre m , qu'il s'appellait moiaupartydenoel et que vous voulez le copier, vous pouvez tout simplement taper m suivi de la touche Tab et le nom complet du fichier va s'afficher. Pour ceux qui ne verraient pas déjà l'avantage sur faire utiliser les astérisques en DOS, imaginez que vous pourriez exécuter ce fichier en ne faisant que ./m<Touche Tab> ou l'éditer en ne faisant que pico m<Tab> ... Imaginez encore que pour n'ajouter qu'un seul caractère au nom d'un fichier, vous pourriez avoir à taper aussi peu que 9 touches au total (en comptant les 2 espaces). Imaginez encore que si vous ne vouliez copier qu'un seul fichier, vous seriez sûr de n'en copier qu'un seul et de ne pas faire une bêtise comme il est possible d'en faire en tapant, par exemple un copy m*.
Cela m'amène aux commandes de base. Pour exécuter un fichier, il ne suffit pas de taper son nom comme en DOS; il faut dire quelle opération on veut faire dessus. Si ce qu'on veut est l'exécuter, on précède le nom du fichier par ./ (un point et une barre oblique). Pour savoir si un fichier est exécutable, on ne peut se contenter de regarder son nom. contrairement à DOS/Windows, un point dans un nom de fichier Linux n'est pas obligatoire et ne signifie rien; il fait partie du nom du fichier comme n'importe quel autre caractère. Ainsi, un fichier exécutable ne sera pas reconnaissable au fait que son nom se termine par .EXE ou .COM, mais bien par son entête (faire la commande "file" suivie du nom d'un fichier pour connaître son type) ou sa couleur verte pâle en listant le contenu du répertoire avec la commande "ls --color" (ou simplement "ls" si vous avez exécuté la petite commande que je vous avait recommandé à la page précédante). Une couleur bleue pâle représente un lien symbolique, les entrées bleu foncées sont les répertoires et le reste, ce qui est en blanc-gris, c'est le reste, soit normalement des fichiers de données qui sont la plupart du temps des fichiers texte éditables.
Maintenant
que vous connaissez le principe de la touche Tab, celui des types de fichiers
et celui de l'exécution d'un fichier, je n'ai autre information
à vous donner qu'une table des commandes les plus couremment utilisées!
Commande | Équivalent en DOS | Fonction |
cd <répertoire> | cd <répertoire> | Change le répertoire courant. |
man <expression> | <expression> /? | Aide sur l'utilisation d'une commande. |
reboot (ou shutdown now -r) | N/A | Redémarre l'ordinateur. |
halt (ou shutdown now -h) | N/A | Éteint l'ordinateur. |
ls | dir | Liste le contenu d'un répertoire. |
mkdir <expression> | md <expression> | Crée un répertoire. |
rmdir <expression> | rd <expression> | Supprime un répertoire. |
cp <expression> | copy <expression> | Copie un fichier ou répertoire. |
mv <expression> ** | move <expression> / ren <expression> | Déplace/renomme un fichier ou répertoire. |
rm <expression> | del <expression> | Supprime un fichier. |
clear | cls | Efface l'écran. |
cat <fichier> | type <fichier> | Affiche le contenu d'un fichier. |
cdp *** | N/A | Jouer un DC audio. |
play *** | N/A | Jouer un fichier de type WAVE. |
eject | N/A | Éjecter un DC du lecteur. |
Vous commencez déjà à avoir de quoi bien vous débrouiller! Un truc additionnel: les flèches vers le haut et vers le bas permettent de naviguer parmi les dernières commandes exécutées. Par exemple, si vous faites une commande 1, puis une commande 2, vous pourriez ensuite refaire la commande 1 en appuyant deux fois sur la flèche vers le haut. C'est plus pratique que le F3 de DOS qui ne permettait que de refaire la dernière commande exécutée! Bien sûr, certains d'entre vous se diront qu'il existait l'utilitaire DOSKEY sur MS-DOS qui faisait sensiblement la même chose, mais la différence est que DOSKEY n'était pas chargé par défaut et qu'il occupait de la précieuse mémoire conventionelle, alors que sur Linux c'est automatiquement chargé et il n'y a pas de limitations de mémoire comme sous DOS.
Une autre commande très importante est toujours celle pour éditer des fichiers de texte. Sous MS-DOS 5.0 et plus, la commande EDIT occupait cette fonction. Sur Linux, vous avez le choix! Comme les petits éditeurs de texte sont tous gratuits, plusieurs différents éditeurs sont inclus avec une distribution de Linux et non pas un seul comme en MS-DOS. Le plus traditionnel mais pas le plus simple ni le plus intéressant est vi , mais Red Hat inclus aussi, entre autres, emacs, joe et celui utilisé tantôt qui est mon préféré et, je crois, le plus simple d'utilisation, pico. À l'intérieur de pico, toutes les fonctions sont accessibles par une combinaison de touches avec Ctrl.
Une autre chose essentielle à savoir est qu'en UNIX/Linux, les répertoires sont séparés par des / et non des \ , et ainsi le répertoire racine n'est pas \ comme en DOS mais bien / . Par exemple, en DOS, vous iriez à la racine de votre lecteur avec cd \ alors qu'en Linux, vous iriez à la racine de votre partition (voir la nuance à la page suivante) avec cd / .
Une dernière
remarque avant de passer à la page suivante: si la commande cd
est la même que sur Linux, c'est tout simplement parce que Bill Gates
l'a copiée sur les systèmes UNIX de l'époque; ce n'est
pas Linux qui a copié sur DOS! Le point important ne réside
toutefois pas là, mais bien dans le fait que COMMAND.COM accepte,
pour cette commande, un raccourci qu'il ne devrait pas. Ainsi, le standard
est de toujours faire un espace après cd, comme dans cd
/etc , par exemple. On fait cd<espace><expression>. Pour
remonter au répertoire précédant, DOS permet ainsi
de faire cd.. sans espace après le cd, mais Linux,
fidèle au standard, ne le permet pas. Il faudrait donc faire
cd
.. sous Linux, soit cd<espace><point><point>.
Page 6: Utilisation de Red Hat - gestion de base des utilisateurs et des accès aux partitions