PAGE 7: UTILISATION DE RED HAT LINUX - ACCÈS AUX PARTITIONS

    Avant de passer à l'utilisation de Linux en mode graphique, passons à travers un autre chapitre, question d'apaiser les inquiétudes que certains auront concernant leurs partitions.

    Oui, Linux vous permettra sans problème d'accéder à vos partitions FAT16, le système de fichiers de MS-DOS, PC-DOS, DR-DOS, MS Windows 95/95a aussi fréquemment retrouvé sur du Windows 95b et 98. Pour les partitions FAT32, soit le système de fichiers que peut utiliser Windows 95b et 98, je n'ai jamais fait le test personnellement (n'ayant que du FAT16 sur mon ordinateur) mais je sais que c'est supporté; je ne sais seulement pas si c'est supporté à 100%.

    Pour les accéder, toutefois, oubliez les C: et les D: ! Vous êtes sur un système Linux et un tel système n'a qu'une seule partition en tant que tel, c'est la native, formattée dans le système de fichiers EXT2, que vous avez montée sur / (donc sur la racine) à l'installation. Il y a aussi la partition "swap" qui vous est tout à fait transparente, mais pour avoir accès à d'autres partitions, il faut les monter, donc leur assigner un chemin d'accès sur la partition native. Vous pouvez monter une partition dans n'importe quel répertoire, mais il est plus standard et plus ordonné de les mettre dans le répertoire /mnt , créé automatiquement lors de l'installation.

    Si vous possédez déjà une connaissance du matériel informatique, monter une partition n'est pas très compliqué. Évidemment c'est une notion qu'on n'a pas en Windows, mais ce n'est pas nécessairement une qualité de Windows pour autant pour diverses raisons. Disons que c'est simplement une autre manière de faire. Toutefois, si monter une partition ne demande pas un cerveau de génie, il faut d'abord comprendre comment est structuré le système de périphériques sur Linux.

    Allez dans /dev avec la commande cd /dev  et faites ls. Vous voyez là la liste complète des périphériques que Linux détecte comme attachés à votre ordinateur. Comme disque rigide se dit "hard disk" en anglais, ce qui a trait aux disques durs IDE commence ici par le préfixe "hd". Si vous n'avez qu'un seul disque dur, c'est simple, il est identifié par hda. Si vous en avez plusieurs, vous devez connaître la structure des périphériques IDE. Si votre ordinateur n'est pas trop ancien, vous avez deux connecteurs, un primaire et un secondaire. Chacun de ces deux connecteurs peut recevoir deux périphériques qui peuvent être disques durs ou lecteurs CD-ROM. Le premier est nommé "maître" (master) et l'autre, s'il y a lieu, est nommé "esclave" (slave). Ça fait donc un total de 4 périphériques IDE possibles. Seuls les disques durs seront identifiés comme "hdx". Il serait très étonnant qu'une machine ait 4 disques rigides IDE et aucun lecteur CD-ROM IDE, mais supposons que ce serait le cas pour aider à comprendre, ça nous donnerait la table d'équivalences suivante:
disque primaire maître        hda
disque primaire esclave     hdb
disque sec. maître              hdc
disque sec. esclave           hdd

    Vous devez également savoir que, comme je le disais dans la partie installation, un disque dur peut avoir 4 partitions, plus des partitions logiques dans une étendue. Regardons donc comment seraient représentées les partitions sur un disque primaire maître:
 
Partition 1 (possiblement partition principale DOS/Windows) hda1
Partition 2 (possiblement partition étendue DOS/Windows) hda2
Partition 3 (possiblement partition native Linux) hda3
Partition 4 (possiblement partition swap Linux) hda4
Première partition logique dans l'étendue DOS/Win (D:) hda5
Deuxième partition logique dans l'étendue DOS/Win (E:) hda6
etc...

    Si vous avez bien suivi jusqu'à maintenant, monter une partition FAT sera un jeu d'enfant. Vous utilisez la commande mount, suivie de la partition à monter, suivie du répertoire où la monter, suivie finalement du type de partition! Ainsi, par exemple, pour monter la première partition d'un disque primaire maître qui serait une partition FAT16 et qui serait votre C: dans Windows ou DOS, vous pourriez faire la commande suivante:
mount /dev/hda1 /mnt/c -t msdos
Cela aurait pour effet de monter cette partition dans le répertoire /mnt/c (pour ce faire, il faudrait préalablement créer le répertoire "c" dans /mnt avec la commande mkdir) en utilisant le type msdos qui est la FAT. Dans cette commande, vous pourriez remplacer /mnt/c par n'importe quel répertoire existant et, si vous désirez conserver les longs noms de fichiers de MS Windows 95 et suivants, vous pourriez remplacer msdos par vfat. VFAT est en effet la variante à la FAT standard qui permet à MS Windows 95/98/NT/2000 d'obtenir des noms de fichiers de plus de 8 caractères avant le point et de plus de 3 caractères après le point, pour un total de 255 caractères.

    La partie qui pourrait en décevoir certains est qu'il faut aussi monter les disquettes et disques compacts de données (il ne faut pas monter un disque compact audio). Toutefois, les répertoires floppy et cdrom existent déjà dans le répertoire /mnt, alors on n'a pas à les créer soi-même. Pour une disquette formattée en DOS/Windows, faites donc:
mount /dev/fd0 /mnt/floppy -t msdos
où fd0 signifie Floppy Disk 0 et pourrait être remplacé par fd1 au besoin si vous avez deux lecteurs de disquettes et où msdos pourrait une fois de plus être remplacé par vfat pour conserver les longs noms de fichiers de Win32.

    Mais la partie la plus facile du montage est certainement le CD-ROM. Comme ils utilisent un système de fichiers ISO (peu importe dans quel système d'exploitation le CD-ROM a été gravé) et que ce système de fichiers ISO est l'option par défaut de la commande mount, vous n'avez qu'à faire ce jeu d'enfant:
mount /dev/cdrom /mnt/cdrom
... et le tour est joué! Vous pouvez maintenant accéder tout simplement au contenu de votre CD-ROM en faisant cd /mnt/cdrom . Notez toutefois que sous les environnements GNOME et KDE (ces termes seront expliqués dans le prochain chapitre), le montage des DC de données est automatiquement fait par le système lorsqu'un pareil disque est inséré dans le lecteur CD-ROM. En pareil cas, il ne faut pas tenter de remonter à nouveau; il n'y a alors aucune commande à taper.

    De nombreuses options existent au niveau de la commande mount. À vous de les découvrir en faisant man mount. Cependant, une qui est particulièrement pratique permet de dire que les fichiers d'une partition DOS/Win sont modifiables par n'importe quel utilisateur. Il s'agit de l'option umask, pour "user mask". Ainsi, pour reprendre le premier exemple de mount mais faisant en sorte que tous puissent modifier n'importe quel fichier de la partition FAT plutôt que de ne donner ce droit qu'à l'utilisateur root:
mount /dev/hda1 /mnt/c -t vfat -o umask=0

    Quand avez fini d'un périphérique, vous le démontez! Dans le cas d'une partition de disque rigide, ce n'est pas important car au redémarrage ou à l'arrêt du système, Linux les démontera lui-même. Toutefois, il faut absolument le faire avec les médias amovibles. Par exemple, si vous avez un disque CD-ROM monté sur votre machine, vous ne pourrez même pas le sortir du lecteur tant que vous n'aurez pas fait umount /mnt/cdrom . Dans le cas d'une disquette, si vous avez une disquette montée, vous pouvez physiquement la sortir du lecteur, mais vous ne pourrez pas en monter ensuite une 2e sur le même répertoire floppy! Il faudra alors faire umount /mnt/floppy . C'est une excellente habitude à prendre d'utiliser la commande umount (et non unmount!) dès qu'on veut sortir une disquette ou un disque compact de données (pas audio je le répète) de son lecteur.

    Passons maintenant à l'avant-dernière partie de ce tutoriel, l'utilisation de Linux en mode graphique.
 

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